Le tour du monde de Bonif'

Deuxième NewsLetter (Date : 18/06/2003)

G'day !

Je redonne de mes nouvelles, un peu plus positives cette fois.

Où en étais-je reste ? Ah oui, j'étais en route (ou plutôt dans les airs) pour Uluru, appelé aussi Ayers Rock, en plein centre de l'Australie. Je ne m'attendais pas a quelque chose de très exceptionnel, surtout après mes désillusions de la cote ouest où je pensais découvrir des merveilles de la nature à grande échelle (ce qui n'avait pas été le cas). J'avais d'ailleurs même hésite dès le début a faire le détour par le centre de l'Australie, ou il n'y a rien d'autre à part ça, juste pour voir un bout de rocher que j'avais déjà vu mille fois en photo. Et puis je me suis dit que c'était quand même dommage d'avoir tout vu (ou presque) en Australie sauf justement ce que ce pays a de plus connu ; et, pour avoir la conscience tranquille, je me suis décide a y aller.
Bien m'en a pris car c'est vraiment grandiose. C'est quand même vraiment impressionnant de voir cette masse sortie de nulle part. Quelque part, on se dit aussi : "J'y suis !" Et puis la couleur du rocher varie effectivement pas mal au coucher du soleil.
La deuxième bonne surprise là bas était la présence des « Olgas ». Non, non, je n'ai pas fait de rencontre. Il s'agit là d'une espèce de chaîne de montagnes (si l'on peut dire.) très similaires a Uluru, a seulement 50 km de là (incroyable en Australie : deux choses dignes d'intérêt à moins de 600 km l'une de l'autre !), et pourtant très peu connues. Superbe.
Pour finir, au passage, une petite excursion d'une matinée à Kings Canyon, à quelques trois heures de route de là : puisqu'on en est si proche, autant en profiter non !?

Ensuite, j'ai repris un avion pour Cairns, au nord est, dans le Queensland. Au programme : plongée sur la grande barrière de Corail.
Première impression : ça fait du bien de revoir des gens dans les rues et des routes avec au moins une voie dans chaque sens (pas comme dans l'outback, ou il n'y a parfois qu'une seule voie servant pour les deux sens de circulation et faisant également office de piste d'atterrissage éventuelle pour le "flying doctor service").
Mon cours de plongée a été un peu gâché par une otite, mais j'ai quand même pu me rendre compte que les coraux, en vrai (i.e. sans puissants flashs pour en faire ressortir les couleurs), ça n'est pas aussi beau que sur les cartes postales. Mais bon, maintenant, j'ai l'habitude d'être déçu, et je ne m'en offusque plus ;-) J'ai quand même obtenu mon "PADI Open Water certification"; ça peut toujours servir.

Toujours est-il que, après cette mésaventure, je n'avais pas vraiment envie (ni le droit d'ailleurs) d'aller faire du rafting dans la forêt tropicale de « Cap Tribulation », à l'extrême nord-est. Je me suis donc dirigé vers le sud, et j'ai alors passé pas mal de temps en bus, au milieu des champs de canne à sucre, pour aller jusqu'a Hinchinbrook Island, qui m'avait vraiment été recommandée.
Le but du jeu est le suivant : un bateau vous emmène le matin au nord d'une île recouverte de forêt tropicale et traversée uniquement par un sentier qui en longe plus ou moins la côte. Vous avez alors quatre jours pour vous rendre au sud de l'île, ou un autre bateau vient vous chercher. Il s'est mis à pleuvoir des cordes des mon arrivée sur l'île. Tout le contenu de mon sac à dos était trempé, et le rêve s'est transformé en cauchemar. J'ai marché aussi vite que possible pour reprendre le bateau au sud de l'île le lendemain même
Un peu plus tard, je suis allé sur « Magnetic Island » : une autre île beaucoup plus touristique, avec des routes, des habitations. mais où j'ai finalement passé une bien meilleure journée.
Un peu plus au sud, et à en croire les dires de tous les gens que je rencontrais, une croisière en voilier au milieu des « Whitsunday Islands » s'imposait. J'ai donc passé trois jours sur un bateau avec onze autres personnes. Malgré un temps encore une fois assez pluvieux, ce fût très agréable.
Dans le même style, et dans la foulée, j'ai passé trois jours dans un 4x4 avec neuf autres compagnons inconnus sur « Fraser Island » qui n'est autre qu'une gigantesque barre de sable. That was really good fun ! Je me suis alors mis en route pour Brisbane, avec une étape à Noosa, une sympathique station balnéaire.

A Brisbane, j'ai été chaleureusement accueilli par des amis australiens d'un cousin à moi. Après deux mois passés essentiellement dans des auberges de jeunesse, ça m'a fait du bien de pouvoir me poser un peu dans une vrai maison ; mais aussi et surtout, cela m'a permis de mieux me rendre compte du mode de vie local.
Beaucoup de gens disent que Brisbane est une des villes les plus agréables à vivre en Australie. Pour ma part, je ne pense pas que le climat et l'environnement de la ville ne me conviennent, et je ne m'y suis donc pas éternisé.
Après avoir zappé la « Gold Coast » où l'on pratique le tourisme intensif dans des grattes ciels à grand renfort de parcs d'attractions, j'ai passé quelques jours à Byron Bay. Bien que cette station balnéaire soit située à peine plus au sud de la « Gold Coast » (mais dans les Nouvelles Galles du Sud ), il y règne une atmosphère complètement différente, très tendance hippie. C'est un endroit parfait pour se relaxer, mais je n'avais pas vraiment la tête à me prélasser sur la plage. J'avais plutôt envie d'avancer vers Sydney, et j'ai donc repris le bus.
En chemin, j'ai fait étape à Newcastle, ville très industrielle du fait de son important port, et qui de ce fait ne figure pas vraiment sur l'itinéraire touristique habituel. Une copine de lycée que je n'avais pas vu depuis pas mal de temps habite ici depuis quelques mois avec son copain australien. Malgré un temps exécrable, ils ont réussi à me faire découvrir les trésors cachés de la région. Merci mes guides ! J'y suis finalement resté plus de temps que prévu ; et, après avoir refait le plein d'énergie, je suis parti à Sydney, où j'étais là encore attendu.
De même qu'à Brisbane, je ne connaissait pas mes hôtes : une copine française de ma soeur - qui est à la fois la soeur de trois de mes potes de Maurienne - et son mari néo-zélandais, avec qui je me suis très bien entendu.
J'ai vraiment passé du bon temps à Sydney, ce qui n'avait pas toujours été le cas depuis mon arrivée en Australie, où je n'avais jamais vraiment réussi à apprécier les paysages, pourtant si particuliers. Alors que d'autres auraient rêvé d'être à la plage, j'avais moi souvent l'impression d'y « perdre du temps ». Pourtant, il y a trois ans, quand je voyageais dans le sud ouest des Etats-Unis, j'avais surtout apprécié la nature et je ne m'étais vraiment pas attardé dans les villes. En fait, en explorant Sydney, mon voyage a repris tout son sens : Sydney et Melbourne étaient de toute façon les seules villes australiennes où je pensait vouloir éventuellement m'installer, et les deux mois que je venait de passer à voyager venaient tout simplement de me confirmer que je n'avais effectivement pas la tête à faire du tourisme, mais que j'avais bien entrepris ce voyage pour explorer certaines villes plus que pour voir du pays.
A Sydney, j'ai taché de me rendre compte comment ma vie pourrait s'organiser si je vivais dans cette ville, et j'ai eu l'agréable surprise de me rendre compte que je n'étais finalement pas si loin de la réalité lorsque je rêvais de partir vivre à Sydney. Il y a ici moyen de vivre dans des quartiers sympas et vivants, qui sont pourtant très proches de la « city », le centre économique de la ville, bardé de gratte-ciels, où se situent la plupart des bureaux. En été, si on n'a pas envie de sortir son surf et s'il fait trop chaud au niveau de la mer, les fraîches « Blue Mountains » ne sont vraiment pas loin, avec beaucoup de sites d'escalade (je suis allé vérifier sur place). D'ailleurs, aussi surprenant que cela puisse paraître, il y a même pas mal de sites de grimpe dans Sydney même (cf. www.sydneyclimbing.com) !
OK, c'est un peu sommaire, et il est difficile de se rendre compte en quelques jours si on se sent bien dans une ville, mais en tout cas, à partir de maintenant, je sais que je ne rentrerai pas « bredouille » : si je ne trouve pas de meilleur endroit en chemin, je pourrai au moins mobiliser toute mon énergie lors de mon retour pour obtenir un emploi à Sydney et un visa de travail pour l'Australie. J'espère que cela m'aura soulagé et que j'arriverai maintenant à mieux apprécier mon voyage, même lorsque je ne serai pas dans des futurs domiciles potentiels.

J'ai quitté Sydney il y a quelques jours pour venir à Wollongong, chez une copine de classe d'un copain. La petite surprise du voyage, c'est que je suis tombé ici sur un de mes ex-camarades de classe de Supélec à Metz arrivé ici il y a trois ans (quand je suis parti en Allemagne), et qui est, lui, resté sur place.

Dans les semaines à venir, je vais traverser les « Snowy Mountains » pour me rendre à Melbourne et en Tasmanie, avant de m'envoler pour la Nouvelle-Zélande, en plein hiver austral !

La suite dans le prochain épisode.

Bonif




<< Retour     1     [2]     3     4     Suite >>